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Semetxia
Etienne Decrept
1917, 1923

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Iturria: Semetchia, Etienne Decrept. Bulletin de la Societé des Sciences Lettres, Arts et d'Etudes Régionales de Bayonne, 1923, T. XLIV.

 

 

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MISE AU POINT

 

        Le critique littéraire de Gure Herria L. A. reprocha naguère à Semetchia de n'être pas spécifiquement basque, parce que l'action de cette pièce pourrait se dérouler ailleurs que chez nous et que les marraines de guerre furent plus que rares en Eskuarie durant le grand cataclysme.

        Sur le premier point je répondrai à mon aimable Aristarque ceci depuis ma naissance, je respire un air authentiquement bas que et depuis 44 ans —une fugue de 8 années à Peris et en Provence exceptée— je parcours dans tous les sens les arrondissements de Bayonne et de Mauléon, d'Esquiule à Hendaye et de Villefranque à Sainte-Engrâce. Il n'est pas une commune de ce territoire que je ne connaisse et j'ai vécu longuement dans beaucoup de ses villages grands et petits, de la vie même du peuple euskarien: au foyer et sur la place publique, au travail et à l'auberge. J'ai conscience d'y avoir contracté ce sentiment de la réalité que des hommes tenus par la qualité de leur profession à rester è l'écart du vulgaire ne peuvent acquérir au même degré.

        Eh bien! tout bien echaminé et retenu, j'ose affirmer que les actions et passions de nos compatriotes sont absolument semblables à celle des autres humains et se manifestent de la même façon. Quelques détails de mœurs amoureuses —sans portée dans une synthèse—, un peu différents de ceux qui ont cours autre part, pourraient se relever par ici, mais ces détails ne sont pas de ceux que l'on montre à un public respectable: Je fais allusiont certains usages pratiqués au temps de ma jeunesse, dans les nuits du samedi au dimanche. Du reste, il ne pouvait être question de ces usages dans un ouvrage purement familial tel que Semetchia, d'où l'amour lui-même est exclu.

        Quant à la question accidentelle des marraines de guerre, Monsieur l'abbé L. A. était mal renseigné. Il m'a été affirmé que Sain-Jean-Pied-de-Port et Cambo eu eurent; je n'ai pu contrôler ce renseignement, mais j'ai personnellement connu, à Guéthary et à Bidart, une bonne demi-douzaine de jeunes filles et de personne plus mûres pourvues de filleuls et j'ose certifier que ces âmes charitables n'avaient aucune arrière-pensée galante en secourant de malheureux soldats sans parent et sans ressources. L'une d'elles même, un modèle de dévouement et de pureté, a prêté son caractère et son prénom de Madeleine à mon héroïne.

        Puisque je suis en veine de rectifications, ce n'est point par «iletsu» (mot basque figurant au dictionnaire d'Azkue et au Manuel de Darthayet) que j'ai traduit «Poilu», mais par l'équivalent direct «Cherlotsû» vocable peu connu et digne d'être monté en épingle, ce que je n'ai pas manqué de faire. «Iletsu» est explicatif, simplement.

E.D.

 

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